Le cloître Saint-Merry (5-6 juin 1832). Histoire d'un cheminement vers l'oubli, 1832-1862
Résumé
Les sanglants affrontements du cloître Saint-Merry (Paris, 5 et 6 juin 1832) ont laissé une empreinte incertaine. Ils ont été perçus par la plupart des contemporains puis au fil des années comme obscurs, gênants, absurdes ou inutiles. Notre étude porte sur les expressions, les usages et les traces de cet épisode insurrectionnel : caractéristiques des combats dans les rues de la capitale, premiers récits, bilans et procès, stratégies d'héroïsation ou de dévalorisation, résurgences ponctuelles du souvenir, réactualisation manquée sous la Deuxième République, jusqu'à l'interprétation livrée par Victor Hugo dans <i>Les Misérables</i>. The bloody fights in cloître Saint-Merry (Paris, june 5" 1 and 6th, 1832) left uncertain marks. They hâve generally been perceived, by the contemporaries and afterwards, as obscure, embarrassing, absurd or useless. The paper deals with the expressions, uses and traces of this insurrectional moment : characteristics of the fights in Paris' streets, first relations, évaluations and trials, stratégies of heroes making or discrediting, brief reappearances, missed opportunities under the Second Republic, and finally the interprétation of Victor Hugo's <i>Les Misérables</i>.