Être jeune dans l’empire de Mussolini. Le fascisme et la socialisation de la jeunesse à Rhodes dans une perspective post-ottomane
Bien que l’impérialisme en Méditerranée et le mythe de la jeunesse soient reconnus comme des piliers du fascisme italien, encore rares sont les études qui explorent la socialisation des jeunes dans les contextes coloniaux. Cet article se concentre sur la ville de Rhodes, capitale du territoire du Dodécanèse occupé par l’Italie entre 1912 et 1945, afin de repenser l’histoire du colonialisme italien dans un cadre post-ottoman. Une focale sur les interactions entre l’autorité étatique et les réalités locales met en évidence la compétition entre le fascisme et d’autres références politiques en Méditerranée, l’adaptation du régime aux institutions existant depuis l’époque ottomane (et vice versa) ainsi que la démarcation discursive par rapport au passé ottoman. Pour ces trois dynamiques, la jeunesse s’avère être un enjeu crucial. En utilisant des sources d’archives ainsi que la presse locale, cet article combine une discussion historiographique sur le fait colonial avec une analyse empirique axée sur la jeunesse comme catégorie politique. Pour ce faire, il explore les domaines de l’éducation, du sport et de l’agitation nationaliste, à la croisée de l’expérience des sujets coloniaux et des pratiques gouvernementales. Cette étude permet de souligner le rôle de la jeunesse coloniale en tant que force au cœur des aspirations mais également des dilemmes du projet impérial fasciste.
Mots-clés :
- xxe
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- jeunesse
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