Le massacre du 17 octobre 1961, entre avancées et épuisement historiographiques
La manifestation du 17 octobre 1961 organisée par le Front de libération nationale (FLN) de l’Algérie, à Paris, n’est plus une « journée portée disparue ». La répression alors exercée par les autorités françaises, au prix de centaines de victimes (tués ou blessés), est intégrée à une analyse plus générale des pratiques dites contre-insurrectionnelles menée par les forces de police en métropole. Fondé sur un bilan de la littérature internationale et une enquête inédite dans les archives des juridictions parisiennes, cet article vise à un triple objectif : proposer un essai historiographique relatif à ce « massacre d’État » en situation coloniale ; appréhender ces journées en dépassant le cadre mémoriel qui continue d’en fixer les principales lignées interprétatives ; inscrire « octobre 1961 » dans une « sortie de guerre » dont les « disparitions forcées » et des pratiques d’ingénierie démographique (expulsions, déplacements de populations…) comptaient au nombre des violences multiples.
Mots-clés
- France
- Algérie
- police
- répression
- colonisation
- sortie de guerre