Militantes communistes de l’Union des femmes françaises (1945-1979) : les contradictions d’une autonomie contrainte
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Parti communiste français (PCF) crée l’Union des femmes françaises (UFF), organisation non mixte qui s’adresse à des femmes non communistes se situant hors du monde professionnel. Il s’agit de construire l’hégémonie du PCF au sein de la société et dans le champ électoral, à l’heure où le suffrage devient universel et où la concurrence fait rage pour conquérir le nouvel électorat constitué par les femmes. L’article analyse les difficultés et contradictions auxquelles les militantes communistes actives dans l’UFF se sont confrontées pour trouver leur place dans cette nouvelle organisation qu’elles contribuaient à construire et à encadrer, de sa fondation jusqu’à la fin des années 1970. De 1945 à 1960, une identité de l’UFF est progressivement créée sous l’impulsion du PCF mais à distance de l’habitus militant des femmes communistes. Durant les années 1960, l’organisation est déstabilisée par les bouleversements sociaux en cours, qui conduisent à une plus grande distance entre les militantes communistes et les autres dans le cadre d’une identité maintenue. De 1968 à la fin des années 1970, la conscience des difficultés croissantes de l’UFF conduit les dirigeantes nationales à tenter de sauver une organisation de plus en plus décalée, dans un rapport paradoxal au PCF.
Mots-clés
- France
- 1945-1979
- militantes communistes à l’UFF
- engagement des femmes
- PCF