Entre assignations et transgressions des identités de genre : les femmes du « secteur juif » du Parti communiste français après la Seconde Guerre mondiale

L’engagement communiste au féminin (de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970)
Par Zoé Grumberg
Français

À travers le cas des femmes du « secteur juif » du Parti communiste français après la Seconde Guerre mondiale, cet article adopte une double perspective. Il propose d’une part une réflexion d’histoire des femmes et questionne les spécificités de l’engagement féminin au sein du secteur juif du PCF après 1944. Il s’inscrit d’autre part dans l’histoire du genre et s’intéresse aux représentations (historiques, mémorielles, identitaires, commémoratives) et à leur impact sur la place des femmes dans le secteur juif. Le secteur juif est un « satellite » du PCF qui véhicule des représentations masculines (I). Ces dernières sont centrales dans la nomination à des postes à responsabilités, ce qui explique, en partie du moins, l’absence de femmes à des postes de cadres supérieurs (II). Les quelques femmes dirigeantes du secteur juif (des cadres intermédiaires) sont confrontées à la division sexuée du militantisme et à un plafond de verre, même lorsque leurs carrières militantes, notamment dans la Résistance, ne se distinguent pas fondamentalement de celles des hommes (III). Enfin, la carrière militante de la plupart des hommes du secteur juif n’est rendue possible que par l’effacement de leurs épouses au sein du foyer ainsi que par les revenus de beaucoup d’entre elles. Or, le retrait de nombreuses femmes de la sphère militante visible conduit à leur invisibilisation dans les archives, l’histoire et la mémoire sur le temps long (IV).

Mots-clés

  • France
  • Résistance et sortie de guerre
  • communisme
  • monde juif
  • transgressions des assignations de genre
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