Inégalité et histoire
Nous résumons la portée et les thèses de l’ouvrage de Piketty, Capital et idéologie, en revenant sur trois éléments sur lesquels son analyse est insuffisante : l’histoire globale, l’idéologie et la technique. On suggère que l’attention limitée qu’il apporte à ces trois sujets déforme son récit, ainsi que ses conclusions politiques. Nous revenons ensuite sur un sujet que, à raison, Piketty examine en profondeur : l’utilisation massive, pendant près de trois siècles, de l’esclavage-marchandise fondé sur des distinctions raciales par les économies occidentales dans les Amériques, ses soubassements idéologiques, et ses conséquences de long terme sur les inégalités socio-économiques. En examinant de manière plus approfondie le rôle de l’esclavage dans la transformation de la nature et de la trajectoire de l’économie britannique du xviiie siècle, ainsi que dans la voie qu’elle a suivie par la suite, on se propose ici d’écrire un prolongement matérialiste et structural des thèses de Piketty sur l’héritage historique de l’esclavage en Occident.
Mots-clés
- inégalités
- histoire globale
- technique
- idéologie
- esclavage
- colonisation
- financiarisation