Les sociétés de pompes funèbres « israélites » à Paris sous l’Occupation à l’épreuve des persécutions allemandes et vichystes

Par Johanna Lehr
Français

Cet article propose d’étudier le devenir des huit sociétés du secteur des pompes funèbres « israélites » de Paris sous l’Occupation. Ces entreprises considérées comme « juives » et leurs dirigeants sont victimes de la spoliation des « biens juifs », politique d’initiative allemande, reprise à son compte par la France avec la loi 22 juillet 1941. En effet, la division entre Juifs et non-Juifs, érigée en principe d’organisation de la société, a intégré dès 1940 la législation autonome de Vichy : l’« aryanisation », visant à « éliminer l’influence juive de l’économie nationale », en constitue le volet économique. Cette étude a pour objectif de mettre en lumière les contradictions qui ont pu émerger entre deux logiques apparemment concordantes : la logique de séparation entre Juifs et non-Juifs, et la logique d’« aryanisation » des biens et commerces appartenant aux Juifs. À ces deux logiques se combine la logique d’internement, qui s’abat d’abord sur les Juifs étrangers en France à partir d’octobre 1940. L’objectif est de mettre en évidence la relative autonomie de ces différentes logiques de persécution.

Mots-clés

  • France
  • Vichy
  • Occupation
  • persécution
  • aryanisation
  • pompes funèbres