La sainteté au village. Germaine Cousin ou la fabrique locale du sacré durant la Réforme catholique
En 1644, des paroissiens découvrent le corps intact de Germaine Cousin dans l’église paroissiale de Pibrac, dans la campagne toulousaine. Cette découverte marque le début d’une dévotion et d’une activité miraculeuse qui perdure jusqu’à la canonisation de la sainte en 1867. Ce temps long interroge. Ces développements dévotionnels autour d’une personne considérée comme sainte s’inscrivent dans un cadre paracanonique, sans reconnaissance officielle en dehors des décrets régissant l’accès à la sainteté. Pourtant, loin de correspondre au maintien d’une religion magique ou aux limites de la réforme catholique, l’exemple de Germaine Cousin montre l’imprégnation à l’échelle du village des normes post-tridentines en matière de sainteté et du culte des saints. Le clergé paroissial joue un rôle intermédiaire très important, maîtrisant les développements dévotionnels, encadrant l’activité miraculeuse tout en œuvrant en vue d’un futur procès en canonisation.
Mots-clés
- France
- xvie siècle
- Réforme catholique
- miracles
- reliques
- paroisse