Le dilemme de la sentinelle. Droit de la guerre et droits des prisonniers de guerre en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle
Quelle est la portée pratique du statut reconnu au prisonnier de guerre en droit international ? Quelles sont les conditions concrètes dans lesquelles les droits des prisonniers sont revendiqués, reconnus ou niés ? En prison, la densité institutionnelle et l’enchevêtrement de formes de contrôles multiples créent des configurations juridiques particulières. En situation de conflit, les différents acteurs peuvent choisir de légitimer leurs actions en se référant ou non aux textes normatifs. Les prisonniers de guerre savent ainsi faire preuve d’une réelle inventivité collective pour contourner les murs de la prison et en appeler à des autorités extérieures. De même, ce que l’on peut appeler le dilemme de la sentinelle découle aussi du choix que les surveillants sont constamment conduits à faire, devant une situation donnée, d’appliquer les ordres, ou de légitimer leur autorité vis-à-vis des détenus. Ceci conduit finalement à se demander dans quelle mesure on voit s’élaborer en prison des normes du juste partagées, fruit de la négociation et du compromis autant que du conflit.
Mots-clés
- Grande-Bretagne
- XVIII e siècle
- prisonniers de guerre
- prisons
- sociologie des prisons
- droit international