Entre savoir et croire : la vie spirituelle d’un ingénieur dans le Japon de l’époque Meiji (1868-1912)
Fondé sur l’exploitation des archives personnelles de Shimomura Kôtarô, cet article examine l’enchevêtrement de sa pensée sur l’occultisme avec son travail de chimiste et d’ingénieur. Il démontre que la science et les techniques n’étaient pas porteuses de toutes les solutions à la modernisation technique du Japon, à rebours de l’idée courante de la foi dans le progrès technique, souvent attribuée aux ingénieurs japonais de l’ère Meiji. Pour certains d’entre eux, la recherche du savoir scientifique était un moyen de réfléchir sur les limites de nos connaissances sur l’univers et sur l’être humain. La croyance de Shimomura en la relation entre science et magie trouva un nouveau souffle à travers l’exploration scientifique des phénomènes psychiques après la fin, et dans la continuité de sa carrière scientifique. De manière plus générale, cet article s’interroge sur les enjeux d’une lecture qui oppose la science et la foi dans un contexte – comme celui du Japon – où les notions de « séculier » et de « religieux », en tant que forces opposées, ne permettent pas de comprendre le paysage intellectuel moderne du Japon car cette distinction n’y était en réalité pas opérante.
Mots-clés
- Japon
- ère Meiji
- foi
- ingénieur
- chimie
- magie
- esprit japonais
- techniques occidentales