Retrouver son foyer : propriété et dépossession dans les récits de visite des exilés palestiniens à leur ancienne maison
Cet article examine le discours palestinien sur les biens et la propriété dans le contexte israélo-palestinien. Il analyse ce discours au sens culturel, à travers les récits autobiographiques palestiniens de visites de retour dans les maisons urbaines. Cet article se concentre sur deux moments historiques (après 1967, et dans les années 1990) durant lesquels les visites de retour des Palestiniens dans leurs anciennes maisons, leurs anciens quartiers et villes se multiplièrent, et il s’articule autour de trois parties. La première s’intéresse aux pratiques rhétoriques et symboliques qui, mises en œuvre pour exprimer la propriété palestinienne vis-à-vis des propriétaires juifs-israéliens actuels, soulignent le rôle du Palestinien en tant que visiteur de retour dans l’acte de revendication. La deuxième partie examine la rencontre entre « voisins diachroniques » et le cycle de la dépossession qui, s’opérant dans le contexte israélo-palestinien au sens large, se concentre sur la relation entre habitants passés et présents. Enfin, la troisième partie se concentre sur la maison elle-même et développe l’idée de la maison palestinienne-devenue-israélienne conçue comme un palimpseste qui révèle les couches successives de l’occupation et de la propriété passées et présentes. Cette troisième section est suivie d’une discussion des répercussions générales de ce discours concernant les biens et la propriété sur la construction de l’identité palestinienne du point de vue de l’individu, de la communauté et de la nation, mettant en lumière le rôle de ce discours dans toute future résolution du conflit israélo-palestinien.
MOTS-CLÉS
- Palestine
- Israël
- XX e siècle
- retour
- propriété
- dépossession