Prêts-Noms. Politique du métonyme
Souvent étudiés à l’aune d’une logique de l’héritage, de la donation et de la succession, les noms de personne ne sont pas toujours donnés : aussi bien, il leur arrive d’être pris. Pour comprendre ces multiples logiques d’attribution et de variation, la piste suivie ici est celle du nom d’emprunt. Une lecture rapprochée des archives du gouvernement ottoman met en lumière le traitement juridique, administratif et politique que celui-ci réserve, au tournant du XXe siècle, à la pseudonymie. Cela suppose de revenir sur certains modes d’identification par reconnaissance mis en œuvre dans l’Empire ottoman tardif. Cela fait apparaître, surtout, que les formalités ottomanes de nomination s’accommodent aisément des changements, échanges et rechanges de noms. Elles procèdent, tout autant que d’une logique de distinction par authentification, d’un régime métonymique. En somme, les Ottomans d’alors avaient bien des façons de se faire un nom ; et nombreux également étaient leurs moyens de se dé-nommer, pour faire place au désir d’anonymat.
MOTS-CLÉS
- Empire ottoman
- XIX e-XXe siècles
- anthroponymie
- falsification
- identification
- pseudonymie