La réforme des noms propres en Turquie : introduction
Dans la continuité des changements sociopolitiques entrepris par le régime républicain de Mustafa Kemal Atatürk, la réforme des noms propres de 1934 était destinée à instaurer l’obligation du patronyme en Turquie et mettre ainsi fin au système onomastique ottoman. Quatre-vingts ans plus tard, le nom de famille n’est toujours pas devenu l’opérateur d’identification qu’il est ailleurs. D’un côté, les noms propres ont été des objets de réforme sans équivalent, des noms nationalisés et racialisés ; de l’autre, maintenus dans l’anonymat, dominés par l’homonymie, autorisés à changer, associées à des lignées ennoblies, ils ont échappé à l’emprise des procédures d’identification étatique. Tel est le paradoxe que ce dossier sur la réforme des noms propres entend examiner en croisant le regard de l’histoire, de l’anthropologie et de la sociologie.
MOTS-CLÉS
- réforme
- identification
- anthroponymie
- droit
- Turquie républicaine
- Empire ottoman