Histoire des idées, histoire sociale : l'exemple français
En France, l’histoire des idées n’a jamais bénéficié d’une reconnaissance très claire dans l’historiographie. Ce statut indécis renvoie à la compréhension des contextes historiographiques nationaux en Europe. La France a eu, en Histoire, une tradition moins philosophique qu’ailleurs, et le succès de la « Nouvelle Histoire » a remis en cause celui la position anciennement plus assurée de l’histoire des idées. Il importe alors d’essayer de mieux comprendre la rupture entre l’histoire sociale, largement définie, telle qu’elle s’est développée en France, et l’histoire des idées. Trois niveaux d’interrogation sont ici mobilisés pour examiner le rapport avec les questions posées dans le sillage de l’école des Annales : celui des formes de pensée, celui de la tension entre le collectif et l’individuel, celui de la production et de la consommation. On peut ainsi retrouver à partir des objets (par exemple, le livre), des acteurs (par exemple, les sociabilités), les relations et la force des idées, les débats qui traversent la société, en gardant comme point de mire la formalité des pratiques. On interroge ainsi la question de la circulation et de la diversité, de la réfraction des pensées. Des exemples tirés de travaux récents montrent l’actualité de l’interrogation et le chemin parcouru.
MOTS-CLÉS
- France
- XXe siècle
- historiographie
- histoire sociale des idées
- histoire intellectuelle