Du faiseur de projet au projet régulier dans les Travaux Publics (XVIIIe-XIXe siècles) : pour une histoire des projets
Cet article propose un cadre d’analyse pour une histoire à long terme des projets, pour identifier les projets comme des formes socio-historiques précises, spécifiques à certains contextes et sujettes à des évolutions historiques. Les projets ont rarement été étudiés en tant que tels. L’historiographie a eu tendance à se focaliser sur l’activité individuelle des concepteurs, ou plus fréquemment à considérer les projets comme des processus peu déterminés, des entreprises singulières et innovantes, résultat à chaque fois d’un agencement technique et social unique. Il s’agit au contraire d’insister sur les dimensions collectives et régulières des projets. On considère ici les projets comme un ensemble de formes sociales, d’objets stabilisés, de normes, de procédures plus ou moins explicites ou implicites, qui règlent les multiples participations à l’action collective. Cette approche est détaillée avec l’exemple des projets dans les Travaux Publics à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, et soulève des questions relatives à la standardisation des pièces constituant le projet, à la paternité et à la propriété intellectuelle des projets, à l’organisation dans ce type de projet, ainsi qu’à la rhétorique du seul projet possible caractéristique des ingénieurs des Ponts et Chaussées de cette période.
MOTS-CLÉS
- France
- XVIII
- projets
- faiseur de projet
- Ponts et Chaussées
- ingénieurs