Le flambeau et le poignard.
Entre 1820 et 1823, les conspirations se multiplient contre la Monarchie restaurée des Bourbons. L’organisation à l’œuvre, la Charbonnerie française, ne survit pas à ces échecs, laissant de nombreuses questions sans réponse sur ses forces véritables et les raisons de sa disparition. Sous la Monarchie de Juillet, le voile ne se lève que partiellement sur ces événements, et laisse deviner une organisation occulte exceptionnelle par son implantation nationale et le nombre de ses affiliés. L’échec est alors attribué à l’hétérogénéité des opinions politiques, voire, pour les socialistes, à la faiblesse du recrutement populaire. Cet article examine successivement ces hypothèses puis met plus particulièrement l’accent sur la question de l’imaginaire particulier de la Charbonnerie, mélange des idéaux des Lumières et de la fascination pour les sociétés secrètes. Il s’appuie sur une source nouvelle : un exemplaire des statuts de l’association, accompagné d’un discours préliminaire et de quelques commentaires, saisi en 1834 lors d’une perquisition chez un avocat de Vienne en Isère et conservé au Musée de l’Histoire de France.
MOTS-CLÉS
- France
- Restauration
- Charbonnerie française
- libéralisme
- violence politique
- imaginaire politique