La construction nationale en Épire, 1912-1939 : le rôle du facteur confessionnel et du haut clergé orthodoxe

L'État, l'Église et la nation
Par Isabelle Dépret
Français

Cet article explore la question de la formation de l’État grec au XXe siècle, en considérant les rapports de l’État aux communautés confessionnelles de 1913 à 1939. Située aux confins de la Grèce et de l’Albanie après 1913, l’Épire constitue, à cet égard, un laboratoire intéressant. Dans cette région pauvre, en grande partie montagneuse, multicommunautaire et marquée durant toute la période étudiée par la porosité des frontières, la variable confessionnelle s’est associée à d’importants enjeux socio-politiques : installation des réfugiés ; contrôle par l’État de nouvelles provinces ; propriété agraire ; intégration scolaire et nationale ; sécurité et ordre public. Cette configuration a contribué à maintenir le haut clergé orthodoxe dans la sphère du politique, orientation qu’illustre, en Épire grecque, le cas de la métropole de Ioannina. Si des liens étroits entre l’Église orthodoxe et le nationalisme ont favorisé l’encadrement social des populations, pour autant, le haut clergé (autorité religieuse et civile dans le système ottoman) a entretenu des rapports complexes, parfois tendus, avec l’État contemporain et ses représentants civils.

MOTS-CLÉS

  • Grèce-Albanie-Balkans
  • 1913-1939
  • Église orthodoxe
  • religion et politique
  • communautés confessionnelles
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