Résistance passive et citoyenneté : la rébellion de la contribuable anglaise

L'ordre fiscal : légitimation et résistances (France, Grande-Bretagne, États-Unis, XVIIIe - XXe siècles)
1900-1914
Par Myriam Boussahba-Bravard
Français

À l’époque édouardienne, la rébellion des suffragistes en métropole est nourrie par celle des non-conformistes et,surtout,celle des Indiens d’Afrique du Sud menée par Gandhi dans l’empire. Pour les suffragistes, il s’agit d’une protestation citoyenne qui s’inscrit dans les institutions de la démocratie anglaise et l’histoire du libéralisme rappelée par John Stuart Mill. Les suffragistes victoriennes démontraient déjà l’injustice de l’impôt s’il était dissocié de la citoyenneté.Les premières rebelles fiscales,mais aussi, à partir des années 1890, la propagande suffragiste, banalisent l’injustice des rapports sociaux de sexe appliquée à la franchise électorale.Après 1909,la grève fiscale et son traitement médiatique parachèvent leur résistance idéologique et politique:les périodiques suffragistes ont joué un rôle fondamental dans leur opposition au gouvernement libéral et à sa politique fiscale.Les trois grandes organisations suffragistes,chacune à leur façon,dénoncent la fiscalité appliquée aux femmes,paramètre essentiel du suffrage censitaire seulement lorsque le contribuable est masculin. Or, l’historiographie a plutôt négligé la résistance passive et/ou fiscale comme objet d’étude.

MOTS - CLÉS

  • Angleterre
  • Belle Époque
  • femmes
  • féminisme
  • suffrage
  • impôt
  • citoyenneté
  • résistance passive
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