Dans un contexte d’extension rapide de l’usage des produits de parfumerie à des fractions nouvelles de la population,la question des élégances olfactives des élites urbaines du Paris du XIXe siècle pose le double problème de sa diffusion sociale et de la redistribution des règles du bon goût olfactif. Facteur de la construction sociale de soi,le parfum intervient à la fois comme élément de l’affirmation d’un rang et comme principe d’expression de l’intimité. Comment dès lors satisfaire à l’impératif d’ostentation propre aux exigences d’un rang en un siècle de démocratisation rapide du produit qui en est l’agent? Et quels enjeux différents la sphère de l’intimité où s’exprime dès lors plus naturellement le parfum cristallise-t-elle parallèlement? Dans cet article, nous verrons comment les règles de l’élégance olfactive et la diffusion sociale des modes au XIXe siècle confinent de manière préférentielle l’expression du parfum à la sphère de l’intimité où il participe à plusieurs égards de la construction de la féminité.