Images, masques et visages.
À partir d’un ensemble de sources inédit et dans le cadre d’analyses quantitatives et qualitatives, cet article aborde les cosmétiques de l’époque moderne comme un objet total. La matérialité et la composition de ces produits auxquelles se rattachent leurs vocations et les gestes de leur application sont examinées comme des «techniques du corps» spécifiques, plurielles et changeantes. La lumière est aussi portée sur les modalités de la production. Un temps confinée dans l’espace domestique, reliée à la cuisine et à la thérapeutique, la confection des cosmétiques glisse entre les mains des gantiers-parfumeurs. Dans leur laboratoire et leur boutique, ces artisans mettent en pratique des techniques et des savoirs composites et hybrides, pleinement efficaces pour répondre à la croissance de la demande. Avec l’entrée progressive dans un monde de consommation, les cosmétiques se diffusent largement dans la société: un nouveau marché émerge au XVIIIe siècle que les institutions de la monarchie éclairée tentent de contrôler.
MOTS - CLÉS
- Ancien Régime
- cosmétiques
- artisanat
- corps
- beauté
- France