Les États généraux de Bourgogne : un gouvernement provincial au siècle des Lumières
Les historiens considèrent traditionnellement les États provinciaux de Bourgogne au XVIIIe siècle comme un simple héritage médiéval, ou bien les décrivent parfois comme les sujets d’une monarchie absolue, soumis à un intendant tout-puissant. Cet article entend proposer une nouvelle interprétation, et montrer que les États provinciaux constituaient une institution toujours vivace, jouissant d’un pouvoir grandissant et engagée dans une relation de collaboration efficace avec l’État. Reposant sur une longue tradition d’autonomie et une bureaucratie provinciale en plein développement, les États géraient le système de taxation locale, étaient en charge de la construction des routes et canaux, encourageaient le commerce, l’agriculture et les arts ainsi que de nombreuses autres activités. Néanmoins, malgré leur efficacité relative et un programme de réformes, certes modeste, les États n’étaient plus représentatifs de la société et une légitimité populaire leur manqua pour survivre à la crise de 1789.