Vie régulière et ouverture au monde aux XVIIe et XVIIIe siècles : la Visitation Sainte-Marie d'Orléans
Loin des discours théologiques qui opposent cloître et monde, le couvent trouve sa place dans la ville. Il multiplie les relations avec la société locale. La distinction entre celle-ci et la notion de «monde» est ainsi bien assise. Cet enracinement permet aux visitandines d’affirmer une identité dans la ville, et dans l’ordre lui-même. Émanation de l’environnement, le couvent intervient dans la société, à la fois comme force économique et comme foyer religieux, qui anime la ville et contribue à sa ferveur. Les changements extérieurs provoquent de la part des moniales une nécessaire adaptation, se traduisant par des mutations de la mentalité conventuelle. Pour autant, la synthèse reste efficace entre action extérieure et spiritualité interne. Une lecture sociale et globale nuance l’image d’immobilisme des communautés religieuses et invite à relire certaines vues du XVIIIe siècle religieux.